Le jeu de dominos, toute une histoire

Le jeu de dominos est un divertissement très célèbre un peu partout. Et comme beaucoup d’autres jeux de ce genre, il trouve ses origines en Asie, comme quoi cette région du monde est vraiment le berceau de beaucoup de choses. Se jouant avec des tuiles ornées de points, il s’agit d’un jeu qui nécessite stratégie et réflexion et aussi une pointe de hasard. Et aujourd’hui, les versions en ligne poussent aussi comme des champignons.

Son histoire

C’est dans un ouvrage intitulé « Les anciens événements de Wulin » (de Hangzhou) écrit par l’auteur Zhou Mi (1232-1298), de la dynastie Yuan (1271-1368), que les premières traces écrites de dominos ont été découvertes. En effet, à cette époque, l’auteur relatait déjà l’existence des pupai (dominos) et des dés. C’étaient des marchandises dont les colporteurs, sous le règne de l’empereur Xiaozong de Song, faisaient commerce. C’est un autre auteur sous le nom de Ming Lu Rong (1436-1494) qui a fait une description précise de ce qu’étaient les pupai. Selon lui, il s’agissait bien de dominos. Un manuel toujours chinois de la période Xuanhe, écrit par Qu You (1341-1437), était le premier manuel qui concerne les dominos. Mais ce fait n’est pas réellement confirmé.

Dans une Encyclopédie d’époque de Zhang Pu (1602-1641), le domino revient encore sous le nom de pupai, mais écrit d’une autre manière, car le caractère de « pu » n’est plus le même, mais se prononçait toujours de la même manière. Le Tien Gow, le Pai Gow, le Che Deng et d’autres étaient les piliers du jeu de dominos chinois traditionnel. À l’origine, les 32 pièces du jeu de dominos chinois étaient censées représenter chaque face possible de deux dés lancés. Il n’y avait donc pas de faces vierges, ce qui n’était pas le cas pour les modèles européens du 18e siècle. Cependant, au 17e siècle, les Chinois aussi avaient déjà leurs dominos à faces vierges.

Durant plusieurs siècles, les jeux de dominos pouvaient varier d’une partie du monde à une autre. Il y avait vraiment beaucoup de variantes. Après un lancer de deux dés à six faces (2d6), il y a au total 21 résultats, et ce sont ces derniers qui étaient reproduits sur chaque domino d’un jeu. Effectivement, un domino se divisait en deux moitiés pour loger chacune les résultats d’un dé. Les dominos traditionnels chinois étaient, à l’origine, un peu plus grands que ceux typiques européens.

Au début du 18e siècle, c’était le moment pour les dominos de faire leur migration vers l’Europe, plus précisément en Italie, une migration qui a aussi contribué à certains changements. Les jeux européens contiennent donc 28 dominos au lieu de 21 et six des nouvelles combinaisons représentent les valeurs qui résultent du lancement d’un seul dé avec l’autre moitié de la tuile laissée vide. Pour le 28e domino, il s’agit d’une tuile ne possédant aucun point.

Évolution de la construction et composition des jeux de dominos

L’os et l’ivoire étaient les matières préférées de conception des tuiles de domino. Certains modèles étaient même faits en bois précieux tels que l’ébène dont les ponts étaient blancs, incrustés ou peints. En outre, certains fabricants utilisaient aussi la pierre, d’autres bois, des métaux, de l’argile céramique ou même du verre ou du cristal dépoli. Certains matériaux sont évidemment plus chers que d‘autres, surtout ceux qui sont légers et qui donnent plus de fluidité au jeu.

Les jeux de dominos commerciaux modernes recourent généralement à des matières plastiques synthétiques telles que l’ABS ou le plastique polystyrène et d’autres résines phénoliques. Ces matériaux ont l’avantage de donner le même aspect que l’ivoire sans avoir à tuer des éléphants. L’utilisation moderne du plastique permet aussi de styliser l’aspect des dominos pour une apparence colorée ou plus contemporaine. Il est de même possible de retrouver sur le marché des dominos dont les points sont de la même couleur pour les mêmes valeurs. Ainsi, trois points peuvent être tous verts sur toutes les tuiles et les deux points tous bleus, c’est selon. Le papier cartonné a aussi été utilisé dans les versions modernes du jeu de dominos, soit la même matière que celle des cartes à jouer. C’est évidemment moins cher et plus léger, mais très sensible à des perturbations externes comme un vent soudain.

Pour ce jeu, il y a une seule tuile pour une combinaison possible de deux extrémités avec zéro à six points. Le jeu de dominos le plus courant dans le monde est connu sous le nom de jeu double six, car la tuile la plus grande a six points à chaque extrémité (le « double six »).

Les 28 pièces ne sont cependant pas toujours assez pour les jeux qui dépassent un nombre de joueurs de 4 personnes. Pour remédier à ce problème, certains jeux de dominos subissent des prolongations grâce à l’introduction d’extrémités dont le nombre de points est gonflé, augmentant alors les différentes possibilités de combinaison et donc le nombre de dominos aussi. Le double neuf, le double 12, le double 15 et le double 18 peuvent ainsi être créés pour offrir l’opportunité à beaucoup plus de joueurs de pouvoir participer à une partie. Plus il y a de fous, plus il y a de rigolade comme le proverbe le laisse croire. La prolongation peut même aller jusqu’au double 21, mais c’est assez rare, car il serait très difficile de jouer sous ces conditions, avec un total de 253 pièces. Cela n’est pas nécessaire, même dans une partie de 8 joueurs, ce qui est déjà assez conséquent pour prétendre à une partie bien organisée.

Il y a tellement de jeux qui ont trouvé leurs origines en Chine comme le jeu de dominos. Cela montre à quel point l’empire du Milieu est imaginatif à ce point-là. Et la migration de ce jeu a modifié les règles d’origine, mais sa popularité a, elle aussi, connu un réel boom dont les effets se ressentent encore aujourd’hui.